Île Saint-Jacques

Localisation :

Tours, sur la Loire

Dates :

XIIIe-XVIIIe siècle

État du batiment :

Détruit

Île Saint-Jacques, détail du Profil de la ville archiépiscopale de Tours appelée vulgairement le Jardin de France, H. Picart, gravure extraite de J. Boisseau, Collection Lallemant de Betz, 1643, Paris, BnF, département des Estampes et photographie, VX-19-FOL, p. 250-251.
Crédits : Photo © BnF, service reproduction

Il est difficile de dater à partir de quel moment l’île fut occupée. Il semblerait qu’au moment de la construction du premier pont sur la Loire au niveau du château de la ville, en 1024, elle existait déjà [Logeais, 1870, p. 70]. La première mention de l’île ne remonte cependant qu’à 1222 où elle est citée dans une charte de Marmoutier et sa première apparition dans les sources municipales ne date que d’octobre 1446 lorsqu’il est question pour les élus d’y réaliser des travaux.  L’île ne fut reliée au pont Eudes par une passerelle en bois qu’à partir de 1476, avant cela, les élus avaient fait installer des passerelles reliant l’île depuis la place Foire-le-Roi [Boisseuil, 1992, p. 22]. D’une belle superficie, elle s’étendait du pont jusqu’au niveau de la porte des Tanneurs et occupait en largueur huit arches du pont, de la deuxième à la dixième d’entre elles [Logeais, 1870, p. 70].

Jusqu’en 1352, l’île était rattachée à la chapelle Saint-Jacques, mais lors de sa destruction afin de construire les nouveaux remparts de la ville, l’île intégra la paroisse de Saint-Saturnin [Logeais, 1870, p. 70 ). Il semble cependant que l’île n’ait pas toujours été rattachée à la paroisse voire qu’elle ait été morcelée et partagée entre les différentes paroisses de la ville. Elle aurait ainsi été annexée par la paroisse Saint-Saturnin en 1590 [Carré de Busserolle, 1878, p. 390].

Selon une description, les habitations se concentraient au sud, en vis-à-vis avec la ville, derrière un quai aménagé d’escaliers de pierre pour accéder au fleuve. Aux habitations des mariniers, pêcheurs et blanchisseuses se succédaient, au centre de l’île, des jardins et vergers, puis de l’autre côté de l’île, au nord, des prairies [Logeais, 1870, p. 70].

Lorsque l’on décida de construire le pont de pierre sur la Loire au débouché de la future rue Nationale, la décision fut prise de déloger les habitants de l’île et de la faire disparaître. La population fut alors évacuée en 1758 à grand renfort de baïonnettes [Logeais, 1870, p. 70].

 

Les autres îles de la Loire

Mentionnée pour la première fois en 1390, l’île de l’Entrepont faisait la jonction entre les deux parties du pont Eudes. Elle était proche de la rive nord de la Loire. Elle servait principalement de lieu de stockage des matériaux nécessaires à l’entretien et la réfection des ponts de bois. La présence d’un noyer sur l’île est attestée dans un acte du 23 septembre 1402 lui donna également l’appellation d’Isle du Noier. Mais ce n’est pas là qu’un des noms qu’elle put recevoir. On la trouve aussi sous d’autres noms comme Isle à Rubart ou Isle d’entre les deux pons [Boisseuil, 1992, p. 21-22].

D’autres îles étaient également présentes sur la Loire. On trouvait notamment l’île des Cordeliers qui comme son nom le suggère se situait en face de l’enclos des Cordeliers. Tout comme l’île Saint-Jacques, elle était reliée au pont Eudes par une échelle [Boisseuil, 1992, p. 22].

 

Bibliographie

Boisseuil Didier, « Le pont sur le Loire à la fin du Moyen-Âge », dans Recherches sur Tours, Vol. 6, Tours, 1992, pp. 13-77.
Carré de Busserolle Jean-Xavier, Dictionnaire géographique, historique et biographique d’Indre-et-Loire et de l’ancienne province de Touraine. Tome I, Tours, Rouillé-Ladevèze, 1878.
Logeais, Histoire des rues de Tours d’après un manuscrit de Logeais appartenant à la Bibliothèque publique […], augmentée d’un nouveau plan général de la ville depuis l’annexion de Saint-Étienne, Tours, Ed. J. Grassien, 1870.


Lien vers la fiche associée :

Île Saint-Jacques